[Retour en Ozuie.] Dans récit d'un propriétaire, une dame au seuil de la vieillesse recueille un gamin égaré. Au début, elle n'est pas trop contente, on lui a forcé un peu la main, elle était bien tranquille toute seule, son petit train-train, sa vieille copine, ses réunions de voisins, pas besoin d'un morveux plein de puces. En plus, il pisse au lit et même abondamment, comme un cheval. Elle voudrait s'en débarrasser. Elle le houspille sans arrêt. Lui fait les gros yeux, comme pour éloigner un chien errant qui lui renifle les mollets. Puis, peu à peu... Il s'est mis à l'appeler tata... (Mémé, elle voulait pas... Pas si vieille, tout de même...) Là, ils sont chez le photographe. Elle lui maintient par derrière sur la tête sa casquette un peu trop grande. Parce qu'elle s'est dit que sa tête allait grossir et que c'était mieux alors de lui acheter en prévision une casquette un peu plus grande. Ils se sont faits beaux, pour l'occasion. Alors, d'un coup, ils se retrouvent la tête en bas. On dirait des chauve-souris. Ça dure un certain temps. Le temps pour le photographe de cadrer, dans le miroir. Il faut ce qu'il faut. Le photographe demande à la dame de fermer la bouche... Elle n'arrêtait pas de rectifier des détails sur le gamin quand en fait c'était elle qui se tenait mal... Maintenant, ne plus bouger, surtout... Alors, il y a un long plan noir. Le miroir s'est escamoté. Ça dure un certain temps. Il faut ce qu'il faut. Le temps d'impressionner la plaque. On se demande si les chauve-souris se sont envolées. On entend bientôt des voix, dans le noir. On a le temps de penser. On se dit que ce n'est pas seulement le temps d'impression de la plaque. Ce n'est pas la nuit. Il n'y a vraiment plus rien. La lumière a disparu quand le miroir s'est escamoté pour impressionner la plaque. On est comme piégés dans un espace privé totalement de lumière, hermétique. Puis la lumière revient, enfin. (Ça ne durera pas longtemps, le bonheur... Le père du gamin, depuis une semaine, était à sa recherche et finira par le retrouver...)
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