The mayor of hell (Archie Mayo, 1933). Un gangster réformant une maison de correction, il fallait oser. Au début, il s'intéresse surtout à l'infirmière. Il n'a pas vraiment d'idéaux. Il veut juste la draguer. Ce qu'il fera, en épousant ses convictions à elle, en quelques sortes se réformant et alors on peut dire que c'est elle, la véritable réformatrice, la tête pensante, la révolutionnaire. Lui, il apportera son style. Car, sans style, rien n'est possible. Il instaure une république des enfants. Le vieux système répressif a fait son temps. Ça ira jusqu'à la révolution. Le directeur brutal et conservateur sera même mis à mort, après juste procès tout de même, poursuivi par une meute d'enfants vengeurs, finira même avec les cochons. James Cagney évitera de justesse la chaise électrique, acceptera à la fin le poste de directeur de maison de correction, car ça lui convient bien mieux que gangster finalement, là il s'épanouit vraiment, car il aime les enfants, surtout ceux de la rue et de la misère d'où il vient lui aussi... et puis il y a la jolie infirmière, évidemment... C'est un film d'une grande dureté, d'une grande violence et à la fois d'une grande joie. Le directeur a fini le crâne ouvert avec les cochons? Il l'avait bien mérité, le cochon... Il n'y a pas de quoi fouetter un chat en tout cas et encore moins un gamin même s'il avait des lueurs meurtrières dans les yeux... La société approuve... Bon débarras... (Le scénariste, Edward Chodorov, sera blacklisté en 1953...) On retrouve avec plaisir en gamin dur à cuire Frankie Darro qui jouait, la même année, dans l'excellent wild boys of the road de l'excellent Wild Bill Wellman. (Il avait quelques années plus tôt joué dans l'ennemi public le rôle de Cagney jeune. Bien des années plus tard, il fera Robbie le robot dans planète interdite...) Juillet 1934 : instauration du code Hays. Les anges aux figures sales, magnifique, tragique, sort en 1938. Une chape de plomb pèse sur tout le film. On voit bien ce qui a changé. James Cagney, le prince des gangsters, finit sur la chaise électrique. La société et la morale conservatrices gagnent toujours à la fin. Soit curé, soit gangster... Une petite chose aussi, qui m'a sauté aux yeux. Dans the mayor of hell, il y a un petit noir, parmi les enfants. En fait c'est un gamin comme les autres, pas du tout une caricature, il s'exprime même très bien, il a même un sacré caractère. Son père, lui, est une caricature, mais c'est la génération d'avant... Les choses ont donc changé... Dans les anges aux figures sales, Cagney, en prison, moleste un peu un noir en le traitant de sale negro. Je ne crois pas que Curtiz était plus raciste que Mayo. Seulement, il fallait aller au moins un peu dans le sens du poil des censeurs, qui n'interdisaient pas le racisme mais bien plutôt l'encourageaient. Il ne fallait plus mélanger... Un petit moment de racisme ordinaire pouvait dans certains cas peut-être faire pencher la balance du bon côté, voilant un peu certaines ambiguïtés qui sinon auraient été bien trop voyantes...
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