jeudi 5 décembre 2013

Toujours le même train. Tacatac... tacataquetant... Jamais tout à fait le même voyage. Avant que tout s'éteigne. Tout s'éclaire enfin, quand vient la nuit. Pylone délicat pi à l'horizon en feu. Portique... gibet peut-être? Mystère planté sur la colline. Je passe. Un sentiment me serre le cœur. Je ne sais pas quoi. Je ne sais plus qui. Je passe, peut-être seulement. Juste ce sentiment-là, si c'en est un, de passer, de ne que passer, d'être tout proche de la nuit, toujours plus proche de ma nuit. Je vais vers ma nuit, tacatac... tacataquetant... c'est tout. Pylone délicat sur la colline. Mystère. Je passe. Une envie de pleurer. Ni de peine, ni de joie. Juste pleurer. Ce moment, quand vient la nuit, quand tout s'éclaire enfin. Parfois. La beauté du monde. Ne l'avoir saisie qu'à cet instant, avant que tout s'éteigne. À l'agonie. Puis c'est la nuit. Enfin. J'oublie. Comme j'oublie une rage de dents quand je n'ai plus mal aux dents, j'oublie le pylone délicat debout sur la colline, seul, frêle silhouette juste au bord de la nuit, quand tout s'éclaire enfin, ce sentiment, ce serrement de cœur, ce flamboiement mourant, me retrouver seul, vraiment tout seul, alors, tout au bord de ma nuit, ma nuit qui est alors la nuit... Comme le cœur des oiseaux s'affole, quand vient la nuit. Puis c'est la nuit.

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