Il était bien tranquille sur son île (du crâne). Il n'emmerdait personne et personne ne l'emmerdait. Roi solitaire d'un monde bien plus ancien que le nôtre, on ne lui connaissait pas de parents. De qui était-il le fils? Ou bien de quoi? On l'a capturé en l'appâtant avec une jolie blonde. Ensuite, on a voulu le donner en spectacle. On l'a même crucifié. (C'est la honte, la crucifixion...) Mais il ne s'est pas laissé faire. S'il n'y avait pas eu la blonde, il se serait peut-être laissé faire, serait devenu neurasthénique comme la plupart des grands singes en captivité. Il aurait peut-être même levé les yeux au ciel en disant : Père, pardonne-leur, ils ne savent pas ce qu'ils font... Mais il y avait la blonde. C'était la première fois qu'il en voyait une. En plus, on la lui avait offerte. Un cadeau, ça ne se refuse pas. Ça ne se reprend pas non plus. Il avait à peine commencé à jouer un peu avec, à lui enlever délicatement ses vêtements, qu'on lui a repris sa blonde. Ça ne lui a pas plu. Il était le Roi, sur son île. Maintenant, il n'est plus qu'un grand singe crucifié. King Kong, c'est le Christ qui se serait révolté. On imagine quel christianisme on aurait eu si Jésus était descendu de la croix de son vivant et avait foutu une sévère dérouillée aux romains avant de succomber sous le nombre et la puissance de feu de l'adversaire, Christ Kong. Mais il n'avait pas de blonde à protéger et effeuiller, hélas, Jésus.
2 commentaires:
Marie-Madeleine, elle aurait été blonde…
Ça aurait tout changé...
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