Bette Davis est hallucinante, dans Mr Skeffington, de Vincent Sherman. (Je refuse catégoriquement d'utiliser ou même de me souvenir du titre français, absolument mièvre...) Film assez singulier où l'on oscille longtemps entre comédie un peu cruelle et mélodrame. (Je n'ai pas souvenir d'un autre film mélangeant ainsi, si subtilement, les deux genres.) On ne sait jamais sur quel pied danser et du coup on boite tout du long. Très grande finesse de mise en scène de Sherman (qui n'a rien à voir avec le char d'assaut ni le génocideur d'Indiens), captation fugace de petits regards très éloquents, au début, notamment de Claude Rains, formidable. En 1944, à 36 ans, Bette Davis réussit à avoir la tête et la folie qu'elle aura presque 20 ans plus tard dans qu'est-il arrivé à Baby Jane, comme si elle savait déjà... C'est monstrueux, absolument gênant... Malgré le happy end (au goût un peu rance), Sherman réussit à être bien plus cruel que le Douglas sirk d'imitation of life... Dans ce sens, c'est peut-être un des plus beaux happy ends du cinéma hollywoodien... Gros malaise, à la fin... Un des plus beaux rôles de Claude Rains, au moins aussi mémorable que dans notorious... Ça me donne envie de voir d'autres films de Vincent Sherman, que je ne connais pas vraiment, quelques films par ci par là que j'ai oubliés, désormais j'y ferai plus attention... (Sur Wikipédia, Mr Skeffington est attribué à... Irving Rapper... On se demande qui écrit les articles...)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire