vendredi 20 novembre 2009

Quatre cavaliers peu rassurants arrivent dans une petite ville bien tranquille. Et c'est parti... Voilà ce que j'aime, entre autres, dans ce film, comment l'argument est posé, comment ça se développe ensuite, tambour battant. C'est ce que j'aime aussi chez Budd Boetticher, dont Allan Dwan est peut-être le père d'ailleurs, on est tout de suite dans l'action. Petits films fauchés tournés en quelques semaines. Dwan, ici, avec une poignée de dollars, nous bricole un petit bijou de western. Je l'avais vu quand j'étais gamin, à la télé, je me souvenais surtout du méchant, Dan Duryea, qui crève l'écran et de la belle Lizabeth Scott, inoubliable dans le magnifique the strange love of Martha Ivers, de Lewis Milestone, blonde aux sourcils noirs presqu'aussi mémorable que Dorothy Malone, en plus douce, en beaucoup moins sexuelle. John Payne n'est pas mal, même s'il est un peu pâlot à côté de Dan Duryea. L'homme peut-être le plus aimé et le plus admiré de la ville sera bientôt l'homme à abattre... L'instinct grégaire n'attend que le signal pour la curée... La foule a soif de sang... bien plus haineuse, finalement, que les quatre cavaliers... Quelque part, il faut lui faire payer, et très cher, d'avoir été autant admiré... Même si ça se finit bien, la conclusion est tout de même très amère... Heureusement, pour sauver ce qu'il reste de noble dans la communauté, il y a la femme, la fiancée et la putain... Ah... l'immense travelling dans la ville... comme c'est beau... aussi inoubliable que celui au début de l'homme au bras d'or ou de la soif du mal... Dès le départ, d'ailleurs, c'est beau... Des enfants jouent dans la rue... Puis on voit les sabots des quatre chevaux qui arrivent... Allan Dwan, que je connais assez peu, n'ayant vu pour le moment que trois ou quatre films sur peut-être quatre cents, a traversé toute l'histoire du cinéma américain, du cinéma muet jusque dans les années 60... Il visionnait ses films sans le son, pour voir si ça tenait... Quel dommage que la plupart de ses films, notamment de l'époque du muet, dont il était l'un des grands artisans, aient disparu... Que de trésors perdus... Peut-être qu'un jour certains ressurgiront... Dans les films parlants de Fritz Lang aussi, on aurait pu couper le son... Moi, je suis un nostalgique du cinéma muet... J'aurais aimé que ça continue... encore un peu... comme ces rêves, au petit matin...

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