vendredi 6 novembre 2009

Parlons un peu d'age of consent. Je l'ai vu pour la première fois il y a quelques jours et ai déjà envie de le revoir. Un bain de jouvence, ce film, l'avant-dernier de l'immense Michael Powell qu'auparavant j'appréciais surtout quand il était en tandem pour ne pas dire en couple avec Emeric Pressburger. (J'ai un voisin hystérique, grossier et très antipathique qui s'est mis à faire un boucan incroyable qui a coupé le fil de ma pensée, si pensée il y avait... Si son amie, suite à ce qui ressemble à une scène de ménage, pouvait enfin le foutre à la porte, j'en serais ravi...) Où en étais-je... Oui, un bain de jouvence, c'est ça... On dirait un premier film... On est très loin des joyaux fantastiques de ses années Pressburger... La forme est plus libre, la structure moins implacable, on est plus du côté d'Ar... de Jacques Rozier... (Si c'était un film de Jacques Rozier, ce serait peut-être bien son meilleur, avec Maine Océan peut-être quand même... En même temps, ce serait peut-être déjà un peu trop rigoureux, ou maîtrisé, retenu, pour être un film de Jacques Rozier... Oui, c'est confus, tout ça...) James Mason est monstrueux, comme bien souvent et même comme toujours... Ce film est peut-être l'anti-thèse de Lolita... Il n'y a rien de pervers... C'est juste la nature... La sève qui monte, l'envie de peindre (ou faire l'amour?) qui revient , tout est lié... Il faut qu'elle soit toute nue... Là, il est heureux... Le bonheur entre par les yeux... (Les fenêtres de l'âme?) Comme il est peintre, il la peint... Elle est la jeunesse, la pureté, elle a la peau dorée par le soleil, les jambes et les aisselles duveteuses, les hanches larges, les seins lourds comme des fruits gorgés de vie, elle est sauvage, elle est la nature, la Vie... Il renaît... Ce n'est pas que physique, c'est spirituel... Enfin, c'est la même chose, le physique, le spirituel... Il la sculpte dans le sable, au début... Oui, le temps finira par tout balayer, mais on s'en fiche, comme un moine tibétain qui fait son mandala... L'important, c'est l'instant, c'est maintenant, c'est l'impermanence... Il est bien trop vieux pour elle? Il pourrait être son grand-père?... Elle finira par lui faire comprendre, de la plus candide des façons, que ça n'a aucune importance... En fait, il n'est pas vieux du tout... Il est, c'est tout...

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