mardi 10 novembre 2009

Quand j'avais vingt ans, je ne jurais que par John Cassavetes. Aujourd'hui, je me sens plus proche d'un Paul Newman, par exemple. (Les acteurs, souvent, quand ils passent derrière la caméra, font des films extraordinaires.) Dommage qu'il n'en ait pas fait plus, Paul Newman... Même s'il aurait aussi pu se contenter de n'en faire qu'un, Rachel, Rachel, comme Charles Laughton a fait la nuit du chasseur. (J'aime beaucoup aussi le clan des irréductibles... Lee Remick y est tellement belle... Ah... Lee Remick... la grâce absolue... Il faut la voir dans le fleuve sauvage... dans le jour du vin et des roses... autopsie d'un meurtre...) Newman réussissait à capter quelque chose d'indéfinissable, de tellement infime, qui a peut-être à voir avec l'âme... Sans jamais juger, ni se moquer, ni donner en spectacle... On a le privilège d'être là, de pouvoir assister à ça, on se fait tout petit... C'est de l'émotion... Ce n'est pas du tout glamour, c'est juste humain... Tout est tellement juste... Sans effets de style, même s'il y a du style, ou plutôt peut-être : parce qu'il y a du style... (Il suffit de voir comment, en à peine une minute, au début du film, en quelques plans vides, le décor est planté...) Elle est bien seule, Rachel... dans son lit de petite fille... (Moi aussi, j'ai vécu longtemps avec ma mère...) La vie est tellement pesante... On étouffe... jour après jour... tout est toujours pareil... On dirait qu'il n'y a pas d'issue... Et pourtant... Mais non... Il voulait juste passer un moment, Rachel... Ce n'est pas si grave... Si?... C'est déjà bien, juste un moment, non?... Mais... alors...

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