samedi 25 septembre 2010

Là, on n'est plus dans le lancer de chat ordinaire de série B. (Qui peut avoir son charme...) Dans Bell, book and candle, on assiste à parmi les plus belles scènes de chat jamais tournées. Quand le matou s'enfuit dans la rue, c'est absolument magnifique. Au générique je constate que Blake Edwards a participé au scénario et je me souviens de la très belle scène à la fin de diamants sur canapé, sous la pluie, à la recherche du chat, comme c'était beau... Que dire alors de Kim Novak, tellement evoûtante, ensorcelante, derrière sa douceur un peu candide, un peu sucrée, soporifique. C'est un bijou, l'adorable voisine, bell, book and candle... J'étais toujours passé un peu dédaigneusement à côté de Richard Quine, tellement je n'avais pas aimé deux têtes folles, il y a longtemps... Quelle erreur... Je me rattrape... L'inquiétante dame en noir est également formidable... Toujours avec Kim Novak... On peut dire qu'il la filmait avec amour... Quand elle est partie, à la fois de sa vie et de ses films, il y a eu un grand vide, Quine n'a plus fait grand chose de fameux, à ce qu'il paraît...

vendredi 3 septembre 2010

Don't let's ask the moon... We have the stars... Bette Davis me fait pleurer comme une madeleine... Ah... les yeux de Bette Davis... (comme chantait Bowie...) Elle est sacrément belle, émouvante, dans now, voyager, de Irving Rapper. Elle fait le trajet inverse à celui qu'elle faisait dans Mr Skeffington. Cette fois, elle ne vieillit pas pathétiquement, elle ressuscite. Les mères tyranniques ne sont pas à la fête. Ah... les mères tyranniques... On leur doit tout... On est toujours ingrats vis à vis d'elles... Elle ne vous disent jamais rien qui puissent améliorer votre propre image de vous-mêmes, votre propre estime de vous-mêmes... Elles disent même parfois tout le contraire... Elles sont les éternelles incomprises et martyrs... C'est tellement dur de s'en détacher, de ces mères-là... Surtout quand elles ont certains bons côtés... (La mienne, j'ai failli l'étrangler... il y a bien longtemps... Il n'y a pas très longtemps, elle m'a dit, au téléphone, très sérieusement et ça semblait être le fruit très mûri, pour ne pas dire pourri, d'une longue réflexion, que je n'avais pas de souci à me faire pour mon avenir, qu'elle se débrouillerait pour que je puisse aller dans une maison (de vieux), cela semblant être pour elle la conclusion logique et réussie d'une vie qui ne l'est pas forcément... Je n'ai pu m'empêcher d'exploser de rire, sans la moindre méchanceté... C'est vrai que je n'aurai sans doute pas une retraite bien épaisse, si j'en ai une, ni beaucoup d'économies, quand je s'rai vieux, si je le deviens, mais j'ai la chance d'avoir une mère très prévoyante... Merci m'man, c'est gentil, mais tu vois, je préfère de loin aller crever indigent sous un pont, à la belle étoile... Tu ferais mieux de te payer un voyage... que j'y ai dit, et c'était très sincère...) J'ai toujours trouvé suspect le dogme freudien du parricide... Tuer la mère, ça peut être nécessaire également et peut-être même davantage... Elles sont souvent incurables, ces mères-là, c'est ce qui est bien triste, elles n'apprennent rien de la vie, de leurs enfants... Elles ne les écoutent pas vraiment, ne s'intéressent pas vraiment à eux, à ce qui les intéresse, à leur vie, leurs envies, leurs goûts, leurs rêves, leurs amours, ne voulant partager ni leurs joies ni leurs peines, se plaignant ensuite d'en être exclues... Avec tout le lait qu'elles ont donné et continuent de donner sous une autre forme... Les enfants sont tellement égoïstes... Mais ils peuvent se soigner, heureusement... Il n'est jamais trop tard, pour vivre...

jeudi 2 septembre 2010

Bette Davis est hallucinante, dans Mr Skeffington, de Vincent Sherman. (Je refuse catégoriquement d'utiliser ou même de me souvenir du titre français, absolument mièvre...) Film assez singulier où l'on oscille longtemps entre comédie un peu cruelle et mélodrame. (Je n'ai pas souvenir d'un autre film mélangeant ainsi, si subtilement, les deux genres.) On ne sait jamais sur quel pied danser et du coup on boite tout du long. Très grande finesse de mise en scène de Sherman (qui n'a rien à voir avec le char d'assaut ni le génocideur d'Indiens), captation fugace de petits regards très éloquents, au début, notamment de Claude Rains, formidable. En 1944, à 36 ans, Bette Davis réussit à avoir la tête et la folie qu'elle aura presque 20 ans plus tard dans qu'est-il arrivé à Baby Jane, comme si elle savait déjà... C'est monstrueux, absolument gênant... Malgré le happy end (au goût un peu rance), Sherman réussit à être bien plus cruel que le Douglas sirk d'imitation of life... Dans ce sens, c'est peut-être un des plus beaux happy ends du cinéma hollywoodien... Gros malaise, à la fin... Un des plus beaux rôles de Claude Rains, au moins aussi mémorable que dans notorious... Ça me donne envie de voir d'autres films de Vincent Sherman, que je ne connais pas vraiment, quelques films par ci par là que j'ai oubliés, désormais j'y ferai plus attention... (Sur Wikipédia, Mr Skeffington est attribué à... Irving Rapper... On se demande qui écrit les articles...)