mercredi 11 novembre 2009

Il y a quelques jours, j'ai eu envie de relire l'homme aux pistolets, de James Carlos Blake, grand romancier lyrique américain, dans le sillage de Cormac Mac Carthy. (J'ai relu récemment crépuscule sanglant, stupéfiant...) J'avais trouvé il y a quelques mois cette belle photo de John Wesley Hardin, l'homme aux pistolets en question. (Pour une fois, le héros de l'Ouest n'avait pas l'air d'un bouseux ou d'un demeuré...) Une certaine élégance farouche... Hier encore, en faisant la vaisselle, j'y repensais, me demandant pourquoi je n'avais jamais vu de western relatant la vie tumultueuse de Wes Hardin, alors qu'il était sans doute le hors-la-loi le plus photogénique de cette époque... Et puis, cet-après midi, comme par enchantement, je tombe sur the lawless breed, de Raoul Walsh... Enfin!... Bon petit western du grand Raoul... Bien sûr je n'ai pas retrouvé ce souffle sauvage du roman de Blake, mais on ne peut pas reprocher au Raoul Walsh des années 50 de ne pas faire du Peckinpah... Non, Wes Hardin, même s'il semblait avoir des côtés fort attachants, n'était pas vraiment le gendre idéal... Il a commencé sa carrière à quinze ans en truffant de balles un noir qui lui avait mal parlé... Il était très raciste, comme beaucoup de Texans de cette époque... Après le pénitencier, ça ne s'est pas terminé en happy end comme dans le film de Walsh... Il était querelleur et violent, il avait ça dans le sang, il a fini par se prendre une balle derrière la tête, dans un bouge, à 42 ans... avec autant de cadavres que d'années à son compteur... C'est bien fichu, tout de même, on passe un bon moment, on fait juste un peu la fine bouche parce que Walsh nous a habitué à souvent beaucoup mieux... Rock Hudson est très bien... J'aime bien le duel avec Lee Van Cleef dans un tourbillon de poussière... Peut-être que ça va un peu trop vite à mon goût, qu'il y a un peu trop d'actions en seulement une heure vingt... que ça aurait mérité d'être un peu plus étoffé... étiré... je ne sais pas comment dire... Ce qui m'emporte, dans the big trail ou encore the tall men, et d'autres westerns du même Raoul Walsh je ne vais pas quand même dresser une liste mais je pourrais ajouter une corde pour te pendre, et que je n'ai pas trouvé ici, une sorte de densité du temps, ce sont des ballades, des cheminements... L'action et le temps fusionnent dans un souffle contemplatif... The lawless breed est de toute autre nature... Le scénario et le découpage prennent peut-être le pas ici sur la mise en scène et on a parfois l'impression que le souffle est un peu court...

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