lundi 6 février 2012

Un peu plus tard, frigorifié, je me suis retrouvé à la boulangerie à faire la queue derrière une rousse sublime. J'ai eu envie soudain d'enfouir mon visage et mes mains dans son ample chevelure de feu. Sa peau était parfaite, blanche comme le lait. Elle était très élégante, un manteau gris clair très cintré qui soulignait la courbure de ses hanches, des bottines marron à lacets la finesse de sa cheville, une écharpe en laine à grosses mailles olive verte, finement gantée de cuir vert Véronèse. Elle a acheté un petit pain au chocolat noir, c'est tout. Je n'ai jamais pu voir la couleur de ses yeux, ai imaginé qu'ils étaient verts, ni son visage tout entier. Un joli nez. Sa voix, quand elle a commandé son petit pain au chocolat noir, était chaude et même brûlante tout comme sa chevelure. J'aurais donné ma vie, à cet instant, pour me plonger en elle, pour l'avoir tout entière pour moi ne serait-ce qu'à cet instant, me plonger en elle et y être englouti, m'y lover tout entier, bien au chaud, dans ce feu, enfin, ne plus bouger et que tout se termine ainsi ou continue dans cet instant éternellement. Mais elle ne m'a pas remarqué, juste derrière elle, les yeux mi-clos, respirant lentement, profondément son ample chevelure de feu. Elle est repartie avec son petit pain au chocolat noir, s'est évaporée dans la ville déserte et glacée.

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