J'ai revu avec grand plaisir la trilogie samouraï d'Eiichi Kudo. Quels films magnifiques... Les onze guerriers du devoir est peut-être le plus poignant des trois, peut-être parce que c'est le dernier, comme un adieu donc, un crépuscule, on s'attarde plus sur certains personnages, il est peut-être un peu plus... sentimental... Chez Eiichi Kudo, on se traîne dans la boue, il y a du brouillard, des chevaux... Les samouraïs se battent comme des chiens enragés... On est loin du beau geste répété au dojo... Tuer n'est pas facile... Mourir non plus... Ça dure longtemps... Ça n'a rien d'artistique... C'est sauvage, brutal, il n'y a rien de sublime là-dedans... Mais comme la nature est belle... Dans le brouillard, au loin, on entend les sabots des chevaux qui approchent... C'est beau... Une femme se suicide pour donner du cœur au ventre à son samouraï de mari, qu'il n'ait plus rien à perdre... Un autre, avant de partir au combat, tue toute sa famille, tendrement... On peut considérer ces trois films comme des variations sur le même thème : ébranler le système en assassinant un grand seigneur inique, au sacrifice de sa vie... (Les 47 ronins serait le prototype, mais il ne s'agit plus ici seulement de laver l'honneur de son clan, même si l'on reste dans le cadre du Bushîdo, il s'agit aussi et peut-être surtout de révolution...) Pourquoi les samouraïs portaient de grands chapeaux? Pour cacher leur grande honte d'être des samouraïs, disait Kudo, issu lui-même d'une famille de samouraïs... C'est bien dommage que toutes ces merveilles du cinéma japonais ne soient distribuées qu'avec parcimonie...
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