Jirô Taniguchi m'émerveille et m'émeut. Je ne pensais pas qu'une BD un jour pourrait me faire un tel effet. Quartier Lointain est tout simplement stupéfiant. Je le savoure tout doucement. J'ai peur d'arriver à la fin. J'ai peur de savoir comment cela finira. J'aimerais que cela ne finisse pas. Comme c'est beau. Comme c'est simple... baigné dans une sorte de sérénité mélancolique. L'émotion est retenue, un peu comme chez Ozu et au bout d'un moment ça monte aux yeux. C'est bon. J'aime Taniguchi. Le premier que j'ai lu était l'homme qui marche. J'ai grandement été ému également par l'orme du Caucase... Et puis aussi par... J'ai toujours un manga de Taniguchi en attente d'être lu, caressé des yeux... Je ne me précipite pas, je ne le dévore pas, j'attends un peu, je tourne autour, le prends, le repose, le laisse dormir un peu, le reprends quelques jours plus tard, l'ouvre au hasard, le referme... non, ce n'est pas encore le moment... Il ne nous drague pas, Taniguchi, ne cherche pas à nous plaire, c'est ce que j'aime... C'est de l'amour... C'est pur... Ça fait un peu peur, d'y entrer, juste un peu, on a envie et puis on a un peu peur... un peu peur peut-être que ça gâche quelque chose, l'envie, le désir, le rêve, c'est idiot... Quand on est dedans, on n'a pas envie de tout découvrir d'un coup... On s'attarde sur une page... Bientôt, je les aurai tous lus... Je redoute ce moment... En même temps, je pourrai toujours les relire... Oui, mais ce ne sera plus jamais la même chose... Ce sera comme feuilleter un vieil album de photos... Mais je ne sais pas, en fait, comment ce sera... Serai-je troublé autant?...
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