mercredi 25 février 2009

Je ne suis pas un grand fan de Buñuel. C'est peut-être parce qu'ils sont plusieurs. S'il n'y avait que le Buñuel français de la dernière période, je n'aimerais pas du tout Buñuel. L'Espagnol, je ne l'aime pas non plus beaucoup. Le Mexicain, lui, je l'adore. Luis Buñuel est un très grand cinéaste mexicain. Comme si, dans ce pays, il s'était vraiment épanoui. Ses films y sont plus populaires, plus humanistes, moins ouvertement polémiques et caricaturaux. Loin du vieux continent, il s'est peut-être un peu délesté de tout ce tralala... Le moindre petit film, comme Don Quintin l'amer, ou on a volé un tram, y prend un charme fou. Sans même parler de el, ou bien de el rio y la muerte, de la vie criminelle d'Archibald de la cruz, de los olvidados évidemment, et de bien d'autres... Le grand noceur!!!...(Si j'étais moins paresseux je disserterais sur l'art de l'ellipse dans les films mexicains de Luis Buñuel. Il y a des choses fabuleuses, que je n'ai vues que là... Dans el rio y la muerte il y en a une extraordinaire, qui m'a laissé tout bizarre, me demandant si j'avais vraiment vu ce que j'étais censé avoir vu, ou si j'avais eu une absence...) J'ai un gros faible pour la jeune fille (the young one), film mexicano-américain. On a du mal à y reconnaître la patte du Buñuel mexicain. Peut-être parce qu'il s'agit là du Buñuel américain, qui n'a fait qu'un film, la jeune fille. On songe un peu à Kazan, époque baby doll, mais juste un peu, actor's studio mis à part. C'est magnifique de bout en bout, plutôt très épuré, pour un film de Buñuel. Dommage qu'il n'en ait pas fait d'autres. (L'acteur noir n'est autre que Bernie Hamilton, jeune et encore assez svelte, qu'on retrouvera bien plus tard en capitaine Dobey dans la série Starsky et Hutch, je me disais bien, aussi, que je l'avais vu quelque part...) C'est un peu comme pour Renoir, dont j'ai enfin vu, dernièrement, l'homme du sud, petit chef-d'œuvre américain, l'air de rien. Ces deux-là étaient sans doute difficilement gérables par les studios hollywoodiens, leurs rêves n'étaient sans doute pas très conformes au rêve américain, sans doute un peu trop libres, grinçants, poétiques.

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