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Je ne suis pas un grand
fan de
Buñuel. C'est peut-être parce qu'ils sont plusieurs. S'il n'y avait que le
Buñuel français de la dernière période, je n'aimerais pas du tout
Buñuel.
L'Espagnol, je ne l'aime pas non plus beaucoup. Le Mexicain, lui, je l'adore. Luis
Buñuel est un très grand cinéaste mexicain. Comme si, dans ce pays, il s'était vraiment épanoui. Ses films y sont plus populaires, plus humanistes, moins ouvertement polémiques et caricaturaux. Loin du vieux continent, il s'est peut-être un peu délesté de tout ce tralala... Le moindre petit film, comme
Don Quintin l'amer, ou
on a volé un tram, y prend un charme fou. Sans même parler de
el, ou bien de
el rio y la muerte, de
la vie criminelle d'Archibald de la cruz, de
los olvidados évidemment, et de bien d'autres...
Le grand noceur!!!...(Si j'étais moins paresseux je disserterais sur
l'art de l'ellipse dans les films mexicains de Luis Buñuel. Il y a des choses fabuleuses, que je n'ai vues que là... Dans
el rio y la muerte il y en a une extraordinaire, qui m'a laissé tout bizarre, me demandant si j'avais vraiment vu ce que j'étais censé avoir vu, ou si j'avais eu une absence...) J'ai un gros faible pour
la jeune fille (
the young one), film
mexicano-américain. On a du mal à y reconnaître la patte du
Buñuel mexicain. Peut-être parce qu'il s'agit là du
Buñuel américain, qui n'a fait qu'un film,
la jeune fille. On songe un peu à
Kazan, époque
baby doll, mais juste un peu,
actor's studio mis à part. C'est magnifique de bout en bout, plutôt très épuré, pour un film de
Buñuel. Dommage qu'il n'en ait pas fait d'autres. (L'acteur noir n'est autre que
Bernie Hamilton, jeune et encore assez
svelte, qu'on retrouvera bien plus tard en capitaine
Dobey dans la série
Starsky et Hutch, je me disais bien, aussi, que je l'avais vu quelque part...) C'est un peu comme pour
Renoir, dont j'ai enfin vu, dernièrement,
l'homme du sud, petit chef-d'œuvre américain, l'air de rien. Ces
deux-là étaient sans doute difficilement
gérables par les studios hollywoodiens, leurs rêves n'étaient sans doute pas très conformes au rêve américain, sans doute un peu trop libres, grinçants, poétiques.
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