mercredi 4 février 2009

J'ai depuis bien longtemps vu et revu tous les films d'Andreï Tarkovsky. Mon premier était son dernier : le Sacrifice. Quand il est sorti, en 1986, je suis allé le voir trois fois dans la même semaine, dans une salle déserte à chaque fois, comme s'il n'avait été tourné que pour moi. Je crois que c'est par ce film que je suis vraiment devenu cinéphile. Ce fut même une expérience qui dépassa largement le cadre du cinéma. (C'est peut-être ça, être cinéphile.) Chacun de ses 7 films est indispensable. Il n'a jamais refait le même. Le premier plan du premier film : un arbre vivant. Le dernier plan du dernier film : un arbre mort. Juste au milieu de sa filmographie, il y a le miroir. Si je ne devais garder qu'un film de Tarkovsky, ce serait le miroir. Dans son œuvre, c'est comme une clé de voûte, en plus d'être un miroir, une sorte de synthèse peut-être aussi, son poème. Une fois sur deux, je suis stupéfié par le miroir. Une fois sur deux, je m'y ennuie à mourir, n'ayant pas retrouvé ce qui m'avait transporté. C'est un film très étrange qui ne se laisse jamais vraiment saisir. Il est un peu comme la zone, dans Stalker. Le chemin n'est jamais le même. Tout change sans arrêt. Il faut pouvoir y entrer d'un cœur pur, sans idées préconçues, peut-être même avoir la foi.

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