mardi 31 mars 2009

Ça faisait longtemps que je n'avais pas été ému autant. Tout du long, l'émotion a irrigué un canal de ma poitrine jusqu'à la peau de mon crâne, comme le mercure dans le thermomètre. Quelques jours plus tôt, j'avais vu adieu, clarté d'été et j'avais trouvé ça extrêmement beau et plutôt très chiant, drôles de sensations contradictoires. Du coup, je commençais à me dire que Kiju Yoshida était un grand plasticien et puis c'est tout, un cinéaste abstrait. Et puis je vois femmes en miroir, sorti en 2003, le premier film vraiment contemporain de Yoshida que je vois et je suis stupéfait. C'est toujours plastiquement somptueux, mais ce n'est pas tout. Je retrouve l'émotion qui m'avait saisi en voyant la source thermale d'Akitsu. Mariko Okada a vieilli. Mais la grâce ne vieillit pas. Ça fait du bien, au moins, de le constater. Le temps, sur Mariko Okada, est passé comme sur la feuille d'un arbre, avec douceur. Tout le film est baigné dans cette douceur, ce tendre automne, même si le propos est dramatique. J'ai repensé, un peu plus tard, à persona et à d'autres films de Bergman. Peut-être y a-t-il une parenté. Je ne sais pas quoi en dire, en fait, je suis un peu sans voix.

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