mercredi 10 novembre 2010

Mon cul. C'est la première fois que je photographie mon cul. (A l'aveuglette, le bras tendu.) Ça pourrait être celui d'un autre, ou même d'une autre, en plissant les yeux, qui serait très poilue, une Allemande peut-être. Mais c'est le mien. Mon cul. Je n'ai pas l'habitude de le voir. (Je n'ai aucun miroir chez moi à hauteur de cul.) C'est intéressant. Une facette de moi-même que j'ai un peu ignorée jusqu'à présent. Connais-toi toi-même. Si tu ne connais pas ton propre cul, comment pourrais-tu te connaître? C'est un peu comme un visage, un cul, ça exprime quelque chose. Non, je ne suis pas du tout exhibitionniste. Je ne suis pas particulièrement fier de mon cul, ni d'aucun autre morceau de ma personne. C'est juste que ça m'intrigue. Mon cul m'est à la fois familier et étranger. Si je ne savais pas que c'est le mien, le reconnaitrais-je? Que ressentirais-je alors en découvrant ce cul? Sympathique? Antipathique? Dur? Mou? Rugueux? Soyeux? Actif? Passif? Triste? Joyeux? Banal? Distingué? Érotique? Repoussant?... Je me souviens alors d'autres culs... D'un cul l'autre... Un que j'ai à peine aperçu et qui m'a hanté pendant des années, des années, un cul à rendre fou, vraiment, à se damner... Un autre que j'ai plus eu le temps de regarder et alors, comme Brigitte Bardot dans le mépris, couchée sur le ventre, elle m'a demandé : Et mon cul, tu l'trouves comment mon cul?... Bien, bien... Pas trop gros?... Mais non, tu plaisantes, on dirait un cul de jeune garçon... (J'aurais mieux fait de me taire, comme bien souvent... Elle est partie, avec un Américain vulgaire en Alpha-Roméo... Je te méprise, qu'elle m'a même dit...) Je m'égare. Le cul des autres, c'est une toute autre histoire. Il faudrait pouvoir se faire un album, où il n'y aurait que des culs, les culs de tous ceux que l'on a connus, jeunes ou vieux, famille, amis, amours, collègues, simples connaissances, commerçants du quartier, la piquante marchande de saucissons du marché place Carnot, la douce boulangère rue de la Charité... Et puis aussi le gros boucher bien rouge, le buraliste tout gris et sec comme une momie...

2 commentaires:

phl a dit…

T'as raison mon Jeanch', pour être bien référencé et avoir du trafic sur son site, rien ne vaut quelques histoires de cul !
J'ai vu aussi dans la colonne d'à côté qu'il y avait quelques thèmes mobilisateurs :
- mort
- pornographie
- prostituée
- quelques noms de célébrités
- ma soeur
- ma mère (enfin la tienne !)
- manga
- blood
- Shakespeare
bref la vie quoi...
Par contre le mot "douze" manque cruellement !
bises

Jean-Pierre Hamel a dit…

Bonjour !
j'ai beaucoup apprécié votre Post, au point d'en faire le thème de mon blog du jour (5/8/14)
Retrouvez-le ici : http://citationdujour.blogspot.fr/2014/08/citation-du-5-aout-2014.html
P.S. J'en profite aussi pour vous emprunter votre citation de Lao-Tseu pour mon blog de demain.
Encore merci
Jean-Pierre Hamel

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