vendredi 12 novembre 2010

Certains films gagnent tellement à être revus. C'est comme pour tout, la première fois n'est pas forcément la meilleure. On peut rater le moment, passer à côté, être déçu dans ses attentes, quand on en a. On se met alors à cogiter, à ne voir que des effets, grandement soulagé d'arriver à la fin de ce moment pénible. Bien des années plus tard, avec un peu de réticence, mais tiraillé par un je-ne-sais-quoi, une vague réminiscence, quelque chose que j'avais capté peut-être malgré moi : Tiens, si je revoyais l'homme sans frontières... Et là, ce n'est plus la même chose. Le moment est parfait. La lenteur, qui m'avait autrefois exaspéré, m'a aujourd'hui envoûté. Un film extraordinaire. (Ça m'avait fait à peu près le même effet avec McCabe & Mrs Miller, de Robert Altman.) Inversement, la première fois, on peut être ébloui par un film, ou autre chose, ou quelqu'un d'autre, pour plus tard et cette fois durablement n'y voir que des effets. (Le pire, c'est de persister à vouloir voir du sublime tout en sachant parfaitement que c'est de la merde. Mais c'est tellement humain, de s'agripper à ses rêves...) Dans la foulée, j'ai envie de me faire une rétrospective Warren Oates. Comme il était bien, dans cockfighter, two-lane blacktop, de Monte Hellman, dans apportez-moi la tête d'Alfredo Garcia, le plus beau Peckinpah. J'adore Warren Oates.

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