jeudi 8 avril 2010

Je viens de revoir les 7 samouraïs. C'est toujours pareil, je me dis que je l'ai vu déjà tant de fois, que je le connais même par cœur, mais j'y reviens quand même. Dès le début, dès les formidables premiers battements de tambour du grand Fumio Hayasaka, mon cœur s'emballe. (Il composait les musiques des films de Kurosawa et de Mizoguchi, jusqu'à ce que la tuberculose l'emporte, à 41 ans, comme John Coltrane.) Il y a tout, dans ce film. C'est même une splendeur absolue. Je ris toujours aux pitreries de Toshiro Mifune, lequel émeut tout autant qu'il fait rire. Quel acteur énorme. J'adore Takashi Shimura, avec son drôle de visage triste qui ressemble parfois à un masque. (J'ai envie de revoir vivre.) Et puis il y a des chevaux, de la pluie, de la boue, des amoureux dans les fleurs, des samouraïs fauchés pleins de noblesse et des bandits cruels, des paysans qui luttent comme ils peuvent pour survivre, la mort qui n'a rien de glorieux, qui est même plutôt hideuse... Enfin, ça m'emporte à chaque fois... Il y a un tel souffle... C'est tellement beau... La première fois que je l'ai vu, je devais avoir 18 ans, je l'ai trouvé très très long, me suis beaucoup ennuyé... On me l'avait présenté comme un grand classique du cinéma japonais... Ça me l'avait rendu écrasant, sérieux, austère, ennuyeux, la façon dont on m'en avait parlé, comme si j'étais obligé de l'aimer, pour ne pas avoir l'air d'un idiot...

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