vendredi 11 décembre 2009

J'ai adoré Satsuma, de Hiroshi Hirata. Ça m'a donné envie de revoir des films de samouraïs. Après ce manga, très documenté historiquement, on comprend mieux le Japon féodal, les tensions qu'il pouvait y avoir entre certains clans et le shogunat, mais aussi entre les samouraïs de rang différent. (Rappelons-nous le début de la vie d'O-haru femme galante, de Mizoguchi, quand Mifune, samouraï de condition modeste, est décapité pour avoir aimé une femme de haut rang...) On est captivé, du début à la fin, par cette épopée du clan Satsuma, qui fut chargé par le shogunat d'effectuer de pharaoniques travaux d'endiguement des fleuves, tout autant dans un but d'intérêt général que pour ruiner et mettre à genoux ce clan autrefois opposé aux Tokugawa. Les samouraïs se transforment alors en manœuvres, en véritables prolétaires, doivent ravaler leur fierté. Il en va de la survie de leur clan. On suit différents personnages. Il n'y a pas de héros principal. Le dessin est d'une grande force, à la mesure de l'histoire. (Mishima était un admirateur de Hiroshi Hirata.) On regrette seulement que ça ne se poursuive pas, à l'issue des plus de 1200 pages de la chose. C'était prévu. Hélas, plus de vingt ans plus tard, l'auteur n'a toujours pas repris sa grande fresque épique et humaniste.

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