mercredi 20 juin 2012

"Le temps passe. Je ne meurs pas, mais je ne récupère pas non plus, sinon quelques menus mouvements de deux doigts de la main droite." (M.M.)

J'ai retrouvé la trace du Docteur M. Je croyais qu'il était mort depuis au moins douze ans. J'avais fait un rêve. Depuis, le monde n'était plus le même. Le Docteur M n'y était plus. C'était une évidence. J'ai vécu tout ce temps dans un monde où le Docteur M n'était plus. J'ai appris, la semaine dernière, qu'il n'était mort que l'an dernier, à 89 ans. Qu'il avait publié un livre : Le Plongeon. J'ai commencé à le lire, à une terrasse de café. Les larmes me sont parfois montées. J'ai parfois ri aussi. Je me suis aussi demandé si j'y étais, quelque part, dans son livre, un petit mot, une petite phrase, une anecdote de l'époque où j'étais son pilote. Mon pilote, il disait. Mais ça m'étonnerait que j'y sois, dans son livre, tellement mon passage dans sa vie fut bref et peut-être décevant, ou insignifiant. Il était un personnage essentiel du livre que je n'ai pas écrit. Et c'est lui qui a écrit son livre. Je poursuis ma lecture. Redoute un peu de soudain m'y trouver nez à nez avec moi-même, être devenu un personnage, tout petit rôle, figurant minuscule du livre d'un personnage essentiel du livre que je n'ai pas écrit.

dimanche 17 juin 2012

Il y a des jours qu'on n'oublie pas. Qu'on n'oubliera pas. Marquer d'une pierre. Il m'est arrivé quelques fois de ramasser un caillou et de le garder ensuite longtemps dans ma poche, parfois même des années, d'en savoir parfaitement le poids, la forme, de le toucher souvent, de le regarder souvent, longtemps et même de le lire et le relire, quand il était à lire et à relire, comme pour le connaître parfaitement. J'en ai eu quelques uns, dans ma poche, des cailloux. Un jour, à Paris, je me suis fait braquer. Ouf, je me suis dit après, il ne m'a pris que ma carte bleue avec le code, m'a laissé mon caillou. Malheureux comme les pierres, on dit. Ça m'a toujours habité, cette expression. Ma grand-mère le disait souvent, je crois, même si tout est un peu flou maintenant. Étais-je aussi malheureux que mon caillou? L'étais-je davantage? Moins?... Pourquoi les pierres seraient-elles malheureuses?... Je me suis toujours demandé... Mon caillou, il était malheureux parce que moi-même je l'étais... Mon braqueur me l'aurait volé en même temps que ma carte bleue, j'aurais été anéanti... J'y tenais donc tant que ça, à mon malheur? Il faut croire... Mais d'autres cailloux étaient joyeux... Car ils n'étaient pas forcément malheureux, mes cailloux... On pourrait dire aussi joyeux comme les pierres... ou bien con comme les pierres... sauf qu'on dit con comme la Lune... mais c'est un peu une pierre, aussi, la Lune... Vous vous souvenez? Vous étiez occupée au lavoir. Je fumais dans la rue en regardant en l'air. C'était avant-hier...  C'est ça que je voyais, à ce moment. Ou plutôt ça que j'aurais vu si je n'avais pas été myope. Ça et d'autres choses, mais c'est ça qui est resté. Ça m'intriguait, m'attirait l'œil, j'ai regardé en l'air. J'ai trouvé plus tard dans un bac du lavoir trois miroirs minuscules, petits carrés d'un centimètre carré collés ensemble. Des petites choses. A une époque, j'aurais trouvé du sens, me serais perdu dans des délires chiffrés, mystiques... 5 pigeons sur un fil... Je n'aurais plus vu que des 5... Je n'ai pas cherché à voir 5 et encore moins à voir 5 successivement à deux endroits différents... Ce ne sont pas les mêmes 5... Ça chute... Météores dans le ciel... Heureusement, ça m'a passé, ces divagations qui peuvent mener à la folie... J'ai accepté le hasard... l'insignifiance... Mon père est mort ce jour-là et il avait 55 ans?... Et alors?... Peut-être suis-je devenu alors moi-même insignifiant... Mais ce jour, en tout cas, je ne l'oublierai pas...

mardi 12 juin 2012

J'ai blanchi. J'ai demandé à ma coiffeuse une enveloppe pour mettre dedans mes cadavres. On s'est même dit qu'à chaque coupe dorénavant on en mettrait un peu dans une enveloppe, avec la date : 12.06.12, pour suivre l'évolution. Alors elle me sort l'horoscope, elle, tout de suite, les astres, les conjonctions, tout le tremblement... A chaque fois, il y a un gros tas, par terre, de cadavres... Toutes ces doubles spirales d'ADN dedans... On pourrait en faire une perruque, à chaque fois, tellement le tas est gros, ou des moustaches, boucs postiches, ou rembourrer un coussin... ou me cloner des millions, des milliards de fois... Quel gâchis... La bourgeoise à côté sous son casque écoute, les yeux tout ronds, feuilletant son magazine... Elle n'ose pas rigoler... Personne n'ose rigoler... C'est qui ce dingo en tongs et chemise militaire british bien usée qui contemple ses cheveux morts dans sa paume et leur parle tel Hamlet à son crâne?... Mais certaines sont curieuses, viennent même me renifler, me regardent avec de grands yeux de vieilles biches, osent un sourire... Une, même, aujourd'hui, la soixantaine, est venue sentir ma bouche de si près que j'ai cru qu'elle allait m'embrasser, car je venais de fumer une cigarette dehors... Hum... Ça sent bon... Vingt ans qu'elle a arrêté, elle y pense toujours, elle m'explique qu'elle fumait même au dessus de sa baignoire en se lavant les cheveux... Je l'imagine, au dessus de la baignoire, avec sa cigarette, se lavant les cheveux, vingt ans plus tôt, pas mal... vraiment pas mal... elle devait avoir de l'allure... Et, soudain, la mélancolie se diffuse en moi comme un nuage d'encre de seiche, car c'est peut-être ma dernière coupe de cheveux dans le salon de ma coiffeuse... Peut-être douze ans que j'y venais et jamais je n'ai réussi à payer un centime à ma coiffeuse, pas du tout une coiffeuse à 2 balles il faut dire, disciple de Vidal Sassoon, le mec qui a coiffé Mia Farrow dans Rosemary's baby, dont la philosophie était : on n'est pas pressés, c'est de l'Art... On sait quand ça commence, jamais quand ce sera terminé... Et oui, à London, elle y est allée, toute seule perdue dans London, le voir, apprendre, dans sa jeunesse, blonde genre Kim Novak, ne parlant même pas le dialecte, sa petite robe imprimée, son petit sac avec dedans ses ciseaux... C'était son Dieu, le Vidal, son gourou, le Grand Amour pédé, impossible de sa vie et la coiffure était un Art, sinon elle n'aurait été qu'une coiffeuse blonde à deux balles... Quand il est mort, il y a un mois, à Bel Air, Los Angeles, elle en a pleuré à chaudes larmes... Moi je n'en demandais pas tant... l'Art, n'est-ce pas... juste qu'elle me coupe... Fais ce que tu veux, mais coupe, bien court... Avant, j'allais chez l'Arabe, rue de Marseille, sourates à la radio et que des mecs en djellabas, j'aimais l'ambiance, petit coiffeur maigre moustachu aux avant-bras très poilus, shampoing à la brosse métallique, coupe au rasoir, je ressortais la nuque bien rouge, le cuir presqu'en sang, ça durait dix minutes un quart d'heure, c'était une autre histoire... Là, j'avais changé d'environnement, que des bourgeoises d'Ainay, une heure trente en moyenne sur le siège, le moindre cheveu ayant son importance, sa raison d'être, son énergie, comme un trait de Dürer ou un jet de Pollock... Et le salon va fermer... Elle m'a dit qu'elle continuerait de me couper, chez elle, comme autrefois, mais ça ne sera plus jamais pareil... Une petite dame bien propre en tailleur gris est passée et lui a offert une rose jaune, pour la remercier de l'avoir coiffée entre midi et deux... Elle avait un peu la larme à l'œil, ma coiffeuse... Ça va me manquer, tout ça, elle m'a dit... Y-a pas qu'à toi, je lui ai dit...

mercredi 6 juin 2012

Je m'ennuie. Ma porte est sale. Des années que je trouve ma porte sale. C'est encore pire quand je l'ouvre. Le chambranle est tout noir. Des années que je me dis qu'il faudrait que je la nettoie. Un seau, une grosse éponge... Mais, ensuite, les murs paraîtraient sales à côté... Je m'ennuie... Pas toi?... Il fait tout gris, dehors... Des jeunes abrutis passent très fort de la techno à l'étage au dessous et gueulent hystériquement pour se faire entendre par dessus... Ça me rend agressif... Je m'imagine armé d'un sabre japonais débouler chez eux, étripant, démembrant, décapitant à tour de bras, impitoyable, le regard posé au loin... Souvent, je m'imagine avec un sabre japonais, quand je suis envahi... Je m'ennuie... Mais je préfèrerais m'ennuyer en silence... Ils me gâchent mon ennui... Je me suis brûlé un doigt dans le grille-pain... Tout à l'heure, je vais aller m'entraîner au sabre, en bois... J'aime bien... Je pousse des cris... En fait, je n'ai envie que de sabrer... Le reste du temps, je m'ennuie, ces derniers temps... Je m'occupe, je fais ceci, cela, ou alors rien... mais n'ai envie en fait que de sabrer, poussant des cris : Uh!... Iaï!... Chat!... Chat, c'est souvent... Je suis le seul, à pousser des cris... Ils n'osent pas, les autres... Moi : Uh!... Iaï!... Chhhhat!... Je m'imagine, débouler à l'étage au dessous... Uh!... Iaï!... Chhhhat!... Ça me soulagerait... Le guerrier parfait qui dort en moi s'étiole... Ce qu'il lui faudrait, c'est une bonne guerre, à l'ancienne, à l'arme blanche...

vendredi 1 juin 2012

J'ai revu detour. Ce n'est jamais que la 3ème copie que j'acquiers. Hier encore, ça me faisait rager, de ne pas pouvoir trouver mieux que des copies à 2 balles. Sur celle-ci, vers la 45ème minute, l'image se met à onduler fortement de haut en bas, pas trop longtemps heureusement. Mais le reste du temps, ça va, à peu près. En même temps, c'est pas cher, 2 balles, on ne se plaint pas trop alors. C'est pas vraiment net. Le son est un peu sourd. Mais ça peut aller. C'est pas mieux que les 2 autres copies que j'avais, mais c'est pas pire. Il n'y a que des copies à 2 balles de toutes façons, il faut se faire une raison, je vais arrêter d'en chercher d'autres en espérant un miracle, d'autant plus que le cinéma d'Edgar G Ulmer est un cinéma à deux balles, si on veut, tourné à toute allure sur des scénarios souvent improbables avec quelques malheureux dollars tout froissés et poisseux. Detour, c'est peut-être son chef-d'œuvre. J'imagine souvent quelle œuvre il aurait menée s'il avait eu d'autres moyens, si, par exemple, comme Jacques Tourneur, il avait trouvé son Val Lewton, rien de mirobolant, juste de quoi travailler plus proprement. Mais il n'a rien trouvé de mieux que séduire la femme du neveu préféré du patron d'Universal... En même temps, il n'aurait pas été le même Ulmer, s'il n'avait pas séduit la femme du neveu préféré du patron d'Universal et on aurait eu du mal à dégoter un autre poète de ce calibre de la série B voire Z qu'il illumine à lui seul et detour, perle noire au fond d'une poubelle, n'aurait sans doute jamais luit ainsi dans la nuit. Il a trouvé parfois la grâce, dans sa disgrâce. J'en découvre plein, en ce moment, des films d'Ulmer, science-fiction, horreur, film noir, prévention contre la syphilis et caetera et ne trouver que des copies à 2 balles me dérange de moins en moins. Peut-être qu'un jour on se décidera à restaurer ses films et peut-être que ce jour-là, en fin de compte, après l'avoir tellement désiré et m'être tellement plaint de la qualité misérable du matériel existant, j'en serai totalement navré, parce qu'une copie d'un film à 2 balles d'Edgar G Ulmer, il faut peut-être que ce soit un peu aussi à 2 balles, avec des images pas bien nettes qui bougent ou même qui manquent, des brusques changements de luminosité, des blancs parfois tout gris ou au contraire aveuglants, des méchantes rayures, un son pourri, il faut peut-être que ça reste un peu sale, douteux, en somme. La poésie, elle, n'est jamais à 2 balles. (Une seule suffit.)

lundi 21 mai 2012

J'ai vieilli. Je vois bien, j'ai la peau moins élastique. Et je blanchis, alors, les cheveux, de plus en plus... Le Rhône, lui, toujours pareil. Un peu plus loin, en descendant, à même pas cent mètres, il y a un village englouti. On dit que parfois on voit le clocher et le toit des maisons, mais ça m'étonnerait car le Rhône ne peut pas être clair, sinon ce ne serait plus le Rhône. Il est vert avec un soupçon de bleu, opaque. C'est comme ça. Dire que parfois on voit le clocher du village englouti, c'est juste pour attraper les touristes, même si les touristes il n'y en a pas. C'est pour dire quelque chose, alors, pour causer, dans ce pays où il n'y a pas grand chose à dire autrement... A cause du barrage, plus bas, on avait dérouté le Rhône, c'est pour ça, le village englouti... Quand j'étais gamin, ça me faisait beaucoup rêver, cette histoire de village englouti, c'était un genre d'Atlantide quelque part... Et puis il y avait les pertes de la Valserine, plus haut, c'était bien mystérieux aussi... La Valserine, d'un coup, elle disparaissait, sous les rochers... avant de réapparaître, bien plus loin, avant de redisparaître mais cette fois pour de bon dans le Rhône... J'ai vieilli, me suis-je dit, en revenant sur les lieux de mon enfance... J'ai eu envie de m'allonger, sous les arbres, au bord du Rhône, et même de m'endormir, et même que tout s'arrête là où tout avait commencé, dans ce pays où il ne se passe rien et où il n'y a rien à dire... Ça sentait bon l'herbe et les arbres et le Rhône... Des oiseaux chantaient dans les feuillages mouillés, ça m'a rappelé mon enfance dans les bois, d'autres bois...

jeudi 17 mai 2012

J'ai de moins en moins le souci de plaire. Ou alors je l'ai différemment, de façon moins consciente — car je suis toujours très conscient que mes gènes en appellent d'autres et parfois aussi répondent à d'autres. J'ai donc aussi de moins en moins le souci de déplaire, même si parfois je me plais à déplaire (tout comme à plaire) mais c'est bien plus je crois par amusement que par désir de plaire ou de déplaire vraiment. Les gens sont tant sérieux, à propos de tout et de rien, comme si leur vie en dépendait et c'est peut-être vrai que leur vie en dépend, leur vie telle qu'ils la vivent ou telle qu'ils croient la vivre et c'est bien triste alors. Ils savent ceci, ils savent cela, ignorent ceci, ignorent cela... Moi, je ne sais rien et par là même je n'ignore rien non plus... Ça peut sembler très prétentieux, ce qui n'est peut-être qu'une formule qui pour moi n'a pas plus d'importance que me gratter l'oreille... C'est que tout de suite on hiérarchise les phrases... Je me gratte l'oreille... Je ne sais rien et par là même je n'ignore rien non plus... On méprisera la première, jugée d'emblée vulgaire et froncera peut-être un peu les sourcils à la seconde car on estimera qu'elle s'adresse à une région plus haute de notre entendement, qu'elle pourrait avoir des répercussions ô combien plus profondes... Elle serait inscrite sur un fronton antique, elle aurait un impact différent que griffonnée sur un mur de latrines... Et pourquoi l'oreille et pas le nez?... Parce que l'oreille... Si j'avais voulu me gratter le nez, à ce moment-là, je me serais gratté le nez, c'est aussi simple que ça... C'était l'oreille... C'est à cause de l'olivier peut-être aussi... Voir son oreille m'a fait prendre conscience de la mienne... Je l'aurais vu bâiller, je me serais mis moi-même à bâiller... Je me disais, au début, qu'il avait tant de choses à me dire, l'olivier... Je me dis maintenant qu'il a aussi tant de choses à entendre... et me voici soudain intimidé... Je vois alors un cul, à gauche, un très beau cul... Elle est debout, les jambes croisées, me tourne le dos, derrière l'oreille... Quel cul magnifique... Elle sort peut-être de la salle de bain?... J'ai à peine le temps de voir son cul magnifique... Et puis elle disparaît... Elle était tellement pressée de disparaître... Elle avait tellement de choses à faire il faut dire... Mais quel cul magnifique... C'est gravé à jamais là, dans l'olivier... Je me dis alors que c'est peut-être ma vie que me raconte l'olivier... Peut-être alors que l'olivier c'est moi...

mercredi 16 mai 2012

Il a bien des visages, l'olivier, bien même des paysages. Et moi, le cul en l'air, à contempler. Les gens passent, se retournent : C'est qui ce dingo? L'a jamais vu un olivier?... Un pervers qui s'en prendrait aux oliviers?... Il y a tellement de choses à voir il faut dire, dans une ville, une foule de choses intéressantes, des boutiques de ceci, cela, des gens, des animations permanentes... Ça coûte combien ce truc?... Il me le faut!... Et moi, le cul en l'air, nez à nez avec l'olivier, je le touche, je le renifle, le regarde sous toutes les coutures. Aurai-je un jour la connaissance de ne serait-ce que cet olivier? En ai-je vraiment fait le tour en en faisant le tour? Et la petite feuille, l'y est toujours? — Oui, l'y est toujours... mais jusqu'à quand?... Un abruti va bien me l'arracher, ou écraser sa clope dans le trou, voilà bien ce qu'il risque de se passer... C'est vrai que j'ai l'air d'un idiot, comme ça, le cul en l'air, à regarder, toucher, renifler le tronc de l'olivier... mais je m'en fous... J'aurai bien voyagé, en tout cas, aujourd'hui, autour de l'olivier... Que de paysages différents, que d'émotions, tout art est bien pataud à côté de mon olivier... Je dis maintenant MON olivier... Il y en a d'autres, à côté, également plantés dans des gros bacs carrés de planches, sauf que je ne les connais pas encore, les autres, n'ai pas encore ressenti la nécessité d'aller les sentir de plus près... Un peu honteusement, j'admets que leur sort et même leur existence m'indiffèrent... Celui-ci a à peine commencé à me parler, je ne vais pas m'en aller aussitôt... Les oliviers ne sont pas des vitrines qu'on lèche l'une après l'autre... Et que j'aie l'air d'un idiot? Quelque part, ça m'arrange bien... Et que j'en sois vraiment un?... Encore mieux...