vendredi 22 avril 2011



Là, il n'y a plus rien à dire. Du tout. Dire quoi? Tout a été dit. Ou alors rien. Faire du bruit avec la bouche. Croire que les mots ont du sens. Que les phrases, esquifs pleins de trous, ont du sens et nous emmènent dans ce sens, par là-bas, on ne sait pas trop où, sur des océans d'ignorance. De toutes façons, personne n'écoute. Mieux vaut siffler. Un air. Juste pour soi. Quelque chose qui passe par la tête. Plutôt que parler. Les oiseaux parlent-ils? Pour dire quoi? Salut, ça va?... il fait bien beau... j'ai mal au bec à cause que je suis rentré dans un carreau... et puis j'ai chié en vol sur la tête de deux tourtereaux, sur un banc, du travail de précision, si t'avais vu leur figure... Pas si bêtes, les oiseaux... Alors nous, à côté, ou plutôt en dessous, pleins d'idées, le prix du pain et puis le Verbe qui était là soi-disant au début. Pourquoi pas plutôt le si bémol?... Et à la fin, il y sera aussi, le Verbe? Et pendant tout ce temps, il était passé où?... Non, mieux vaut encore siffler... A Paris, il y a bien longtemps, une vieille dame tout émue dans une cage d'escalier m'a dit : Autrefois, quand j'étais jeune, les hommes sifflaient... vous m'avez rappelé ce temps-là... Le plus beau compliment qu'on m'ait fait... Des siffleurs, il n'y en a plus tant que ça...

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire