samedi 16 octobre 2010

Un après-midi tout gris et froid, quoi de mieux qu'un bon et long western? Je n'ai jamais compris que Cimarron soit moins apprécié par nombre de cinéphiles (les cinéphiles se contentent souvent de répéter gravement ce qu'ils ont entendu et d'aimer sans passion ni tendresse ce qu'il est convenable d'aimer, neuf fois sur dix sont les plus sinistres compagnons...) que l'homme de l'ouest, que je considère pour ma part comme raté, erreurs de castings absolues, même si je l'aime bien partiellement, un grand film malade, selon l'expression heureuse de j'ai oublié qui. Cimarron, ce n'est plus un western comme Anthony Mann en faisait du temps de sa formidable association avec James Stewart, the far country et the naked spur en tête. On peut aussi préférer le Mann des films noirs du début. Mais pourquoi bouder d'aussi grands films que le Cid ou Cimarron? Je les revois avec toujours autant de plaisir et même plus d'émotion que ses films antérieurs. Anthony Mann avait bien le droit quand même de faire des superproductions, non? Là, dans le cas Cimarron, c'est tout juste un grand film en bonne santé, selon moi. On peut prendre n'importe quelle scène, c'est magnifique. Et l'ensemble est parfaitement équilibré, harmonieux. Le casting est parfait. L'image très belle. Les personnages complexes et leurs relations passionnées et passionnantes. Les idées sont foisonnantes. Et puis c'est long et bon et j'ai pleuré à la fin, au terme de ce qui a été bien au delà d'une simple distraction : une expérience. (Comparable peut-être à Giant, du passionnant George Stevens, que j'ai heureusement réévalué il y a peu... the talk of the town, formidable, à ranger à côté des meilleures comédies de Hawks, Mc Carey ou Cukor...) Ainsi qu'un retour sur moi. (Entre autres sur ma misérable vie amoureuse que je ne renie pourtant pas.) Le cinéma, comme la littérature, la peinture, la musique ou n'importe quoi d'autre, il faut que ça parle, que ça touche, que ça devienne finalement personnel et même intime. Sinon, quel ennui.

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