samedi 2 octobre 2010

(De fil en aiguille, après Guy Green...) J'ai envie de relire Alexandre Grine. Il y a bien longtemps, j'avais prêté les aventures de Ginch à une jeune femme pour la consoler d'un gros chagrin d'amour. (A une époque, des jeunes femmes venaient me voir, quand elles avaient des gros chagrins d'amour, comme si j'étais le consolateur évident...) Je ne l'ai jamais revue, pas plus que le livre. J'en garde un souvenir à la fois magique et brumeux (du livre). Un vieil ami m'a dit récemment avoir enfin lu et avec grand plaisir l'attrapeur de rats, que je lui avais offert il y a peut-être douze ans. Le petit livre s'était presque fait oublier, dans un rayon de sa bibliothèque... (Cet ami s'est toujours méfié de mes enthousiasmes littéraires... Je n'ai pu m'empêcher de lui offrir alors les belles endormies... Il m'en remerciera peut-être dans douze ans...) C'était un drôle de bonhomme, ce Grine, un Russe du début du siècle, un peu aventurier et révolutionnaire si ma mémoire est bonne. Ses livres sont des sortes d'aventures féeriques ou de féeries d'aventure. Il y avait quelque chose de sombre, sans être du tout désespéré. On avait constamment l'impression de rêver. Il ne m'en reste plus qu'une vague impression, peut-être la substance infime, le style, la voix, quelque chose de toujours très familier, intime, même si j'en ai oublié les détails, les contours, comme s'il s'agissait d'un autre moi que je connais parfaitement et m'est tout à la fois totalement étranger. Ses livres, j'ai eu quelque part l'impression de les avoir moi-même écrits ou rêvés. Ah... les voiles écarlates... le monde étincelant...

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