samedi 31 octobre 2009

Un condamné à mort s'est échappé (ou le vent souffle où il veut) est le film de Robert Bresson qui me touche le plus. Finalement, ses meilleurs films sont des films d'action pure à la gloire de la Main et du travail manuel. (Pickpocket et un condamné à mort s'est échappé, mes deux préférés.) Toute l'attention est portée sur un seul objectif : s'évader. On ne s'évade pas n'importe comment. C'est une suite de petites choses qui s'imbriquent, de petits détails à régler. Ça prend du temps. Il faut être précis, habile, patient. C'est une œuvre à accomplir. Il y a des imprévus. Il faut savoir s'adapter. S'évader. C'est un travail perpétuel, acharné, méticuleux, sans lequel la vie n'a aucun sens, ou plutôt sans lequel on s'avoue vaincu. Il faut sortir. Peu importe ce qu'on fera dehors. L'essentiel c'est de ne plus être ici. Ailleurs, il y aura sans doute d'autres problèmes, ce sera peut-être même une autre prison, mais peu importe, on verra bien. Ce qui compte, c'est la main, c'est le travail de la main. C'est par la main, que le salut viendra et ça me rappelle ces grands peintres de la Renaissance qui peignaient si bien les mains. Dans le trou, de Jacques Becker, autre grand film d'évasion, c'était le corps, qui voulait s'évader. Là, c'est la Main. C'est un grand film mystique. Peindre le dôme de la chapelle Sixtine, ou s'évader, c'est à peu près la même chose. Dommage que Bresson n'ait pas réalisé plus de films d'action...

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