mardi 2 décembre 2008

Je ne me souvenais pas qu'Alice dans les villes était un si beau film. Je l'avais vu à vingt ans et m'étais un peu ennuyé. Plus de vingt ans plus tard c'est comme si je le voyais pour la première fois. Ce que faisait Wenders, quand il faisait encore du cinéma... Un film plein de grâce qu'on peut voir sous des angles très différents, un road movie, un film sur l'enfance perdue retrouvée, sur l'abandon, la quête de soi, des paysages avec des gens dedans... Il y a une liberté, dans ce film, une allégresse, une jeunesse... Il a plus de trente ans, ce film... Dans un motel, on the road, au début, à la télé, on passe young Mr Lincoln, de john Ford, entrelardé de publicité, de tout et de n'importe quoi, une espèce de bouillie visuelle et sonore... A la fin, dans un train pour Munich, on apprend dans le journal que John Ford est mort. C'était en 1973. Ça sonne un peu comme "Dieu est mort". John Ford est mort, ça fait drôle d'apprendre ça, après ce long périple, c'est un peu la conclusion du film, John Ford est mort... dans la fiction, dans la réalité... Et alors? Et alors rien, il est mort, c'est tout... Qui ça? John Ford... celui qui a fait young Mr Lincoln, entre autres... Il aimait beaucoup les paysages lui aussi, surtout le désert, il filmait sans arrêt les mêmes montagnes, les "mitaines", que l'on voit partout, comme une signature... Alors, ils chevauchent deux ou trois jours, se retrouvent de nouveau devant les "mitaines"... Bien... Alors, les "mitaines"... elles se déplacent?... Peut-être, oui... Ou bien ils n'ont pas avancé d'un centimètre, même à bride abattue... Ils étaient sur des chevaux en bois... Les paysages, finalement, c'est dans la tête...

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