Elle croit ce qu'elle voit. Elle voit ce qu'elle croit voir. Avec ou sans longue vue, elle a d'abord la vue très courte. Parce qu'elle a tellement rêvé, elle a tellement souhaité depuis toujours voir ce qu'elle croit voir enfin. Seulement, voir n'est jamais objectif, même à travers un objectif. Longtemps, elle continuera de voir ce qu'elle veut voir. Parce que c'est toute sa vie, tout le rêve de sa vie, qui est en jeu. C'est même l'Amour, qui est en jeu. D'abord, elle croit. Puis elle veut croire. Ça devient de plus en plus difficile et même douteux quand ce n'est plus qu'une question de volonté parce que la foi s'en est allée. Parce que quelque chose s'est insinué dans sa vision. Ce n'est plus aussi net qu'au début. Comme une poussière dans l'œil. Elle va lutter longtemps pour conserver son rêve, continuer de le voir, parce qu'il était tellement beau son rêve, parce qu'elle aimait tellement l'aimer. Jusqu'au moment où elle verra autre chose. Quelque chose de même totalement différent. Tout son monde sera mis sens dessus dessous. Elle en sera déchirée. Mais par là même renaîtra. C'est l'histoire d'une tempête, reap the wild wind (les naufrageurs des mers du sud). D'une tempête intérieure. Une femme, deux hommes, le rêve et la réalité. Chacun dans son style est très noble, mais l'un des deux est un peu faux, ou plutôt le devient, par la force des choses mais c'est déjà une autre histoire, car il y en a tellement des histoires dans ce qui semble être une simple histoire. On peut se demander s'il ne devient pas faux juste du fait de son regard à elle, son regard qui, sans qu'elle le sache, s'est déjà mis à voir le monde autrement et donc à le voir lui autrement, le déformant, lui qui semblait si pur, si grand, si fort et beau et qui l'était, peut-être trop pour être vrai. C'est le rêve d'une jeune femme. Une jeune femme qui perd ses rêves de jeunesse. Il y a donc pas mal d'amertume... La foi s'en est allée... C'est le grand capital qui a gagné et on trouve ça même très bien... Parce qu'il est très charmant, le grand capital, très fin, très drôle, très noble et courageux même dans son genre... Mais le rêve est mort et bien mort et moi-même qui fus un peu jadis dans mon genre très discret naufrageur des mers du sud je me sens mourir à chaque fois que je vois ce film somptueux et funèbre, noyé dans un nuage d'encre de seiche... Moissonne le vent sauvage, le titre dit déjà tout. Qui sème le vent... Le technicolor, en ce temps-là, ne cherchait pas à copier les couleurs de la vraie vie. Parce que ce n'était pas la vie, le cinéma, en 1942, c'était autre chose, c'était du rêve et on y allait pour ça, au cinéma, il faut dire aussi qu'en ce temps-là la réalité c'était la Guerre. Les couleurs, en technicolor, étaient bien plus belles que les couleurs de la vie. (Parfois, dans ma vie, j'ai eu des visions fugitives belles comme en technicolor, mais tellement rarement.) Puis le cinéma s'est éloigné du rêve. On a voulu que les couleurs se rapprochent le plus possible des couleurs de la vraie vie. Parce qu'on a cru qu'ainsi l'image serait plus réelle et qu'on y croirait d'autant mieux. Parce qu'on ne voulait plus rêver. Ou qu'on ne savait plus rêver.
vendredi 11 novembre 2011
vendredi 28 octobre 2011
Plus de 20 ans que je n'avais pas eu de prise de sang. J'ai horreur de ça. Si en plus on me trouvait un cancer... Pendant que l'infirmière remplissait interminablement ses fioles de mon sang je regardais la secrétaire s'affairer d'une cabine l'autre. Une créature. Très grande, sculpturale, les cheveux courts rouge feu, cuissardes de cuir luisant, elle ne portait qu'un collant noir qui lui moulait parfaitement le haut des cuisses et les fesses et tout cela frémissait terriblement quand elle se déplaçait de son pas tellement autoritaire. Moi, me vidant lentement de mon sang, minuscule à côté, j'avais chaud... (Vous risquez d'avoir un peu chaud, m'avait dit la gentille, douce, frêle infirmière...) J'étais en même temps un peu comme dans un rêve... J'aurais peut-être aimé que ça continue, me vider même intégralement de mon sang, à la romaine, lentement, bercé par les paroles douces de l'infirmière, avec la créature spectaculaire aux formes frémissantes que j'aurais eu de moins en moins l'énergie de désirer et même bientôt de suivre des yeux... (Une très belle mort, peut-être...) Je l'ai revue, dans l'après-midi, dans la rue, la créature... Immense, claquant des bottes énergiquement, tout qui bouge quand elle marche, je me suis arrêté net sur le trottoir pour la contempler une dernière fois mais ce n'était plus pareil, il aurait fallu peut-être qu'en même temps je me vide de mon sang... Ça m'a donné envie de revoir la cité des femmes... Comme c'était bon, comme c'était drôle et beau... Plus personne ne sait rêver comme ça...
lundi 24 octobre 2011
C'est un type plutôt gentil, l'assassin sans visage (follow me quietly), il ne fait pas de bruit, il est tranquille. Son seul vice avéré, c'est la cigarette. (Il en faut bien un...) Tout le monde l'aime bien, même si personne ne le fréquente vraiment. C'est un peu un loser, un peu un minable, il a passé la quarantaine, il vit tout seul dans une petite chambre meublée... Il a ses petites habitudes dans le quartier... Qui irait imaginer qu'il cultive depuis toujours son petit jardin secret, son même petit jardin des horreurs... Parce qu'il a l'air tellement humble, comme ça, tout simple, tellement doux, poli, inoffensif, le gars sans histoire(s)... Je ne peux évidemment que m'identifier fortement, moi qui suis également un doux monstre d'égocentrisme qui cultive à ma façon également mon petit jardin secret des horreurs, même si ce ne sont pas tout à fait les mêmes horreurs... La seule grande différence, entre lui et moi, c'est que lui, quand il se met à pleuvoir, il a des pulsions meurtrières, quand les miennes me conduiraient plutôt à faire la sieste... Un détail... Un détail?... Oui, un simple détail... Un monstre ordinaire... Et puis un jour, tellement frustré, tellement proche de l'implosion, lui qui n'a jamais été personne, il a besoin de se faire connaître, enfin, d'exister, socialement et même universellement, totalement, il devient alors... le Juge... Rien que ça... Il s'est fait un album, qu'il feuillette, quand il ne pleut pas, juste pour lui, comme il feuilletterait un album de famille peut-être, s'il en avait une... parce que quand il pleut il a d'autres envies (comme moi de faire la sieste)... mais quand il ne pleut pas, il feuillette son album, son livre secret, juste pour lui, son œuvre... Tiens, ce jour-là, si je me souviens bien, il pleuvait... Et puis, ce jour-là... peut-être bien aussi... Il pense aussi aux messages qu'il a laissés derrière lui, signés le juge, son œuvre aussi mais publique celle-là, pour le monde, la postérité... Normal, qu'il soit tranquille, la plupart du temps, sa vie est si bien remplie, mine de rien, même s'il a l'air un peu d'un pauvre type qui vit tout seul dans son meublé, qui feuillette au café du coin des magazines pleins de faits divers sordides mais ô combien stimulants pour l'imagination et même parfois tellement émouvants, quand on y parle de lui, alors ce n'est pas si grave, son air, car lui c'est un modeste, un homme de l'ombre... Ce qui est important, c'est son œuvre... Là, il existe... Si vous saviez comme je suis fort, comme je suis grand, au fond, tout au fond, et malin... Et comme ça m'amuse aussi, quelque part, de paraître tellement petit, tellement insignifiant...
mercredi 19 octobre 2011
J'ai dû aller jusqu'en Italie pour trouver enfin une belle copie de the strange love of Martha Ivers (lo strano amore di Martha Ivers— l'emprise du crime), de Lewis milestone. Il est dans mon petit panthéon noir depuis longtemps, avec tant d'autres perles comme gun crazy, detour, dangerous crossing, black angel... et tant d'autres... des films qui ont fini par devenir même intimes, éléments d'une sorte d'autocinébiographie rêvée... Pour dire les choses grossièrement, il y a d'un côté le western qui parle de l'homme dans la nature, de l'autre le film noir qui parle de l'homme dans la ville. Les deux parlent de l'homme dans sa tête, sauf que le décor est différent et le décor, au cinéma, c'est tout, c'est même le monde. Il y a parfois des films noirs, comme high sierra, qui sont en fait plutôt des westerns, et des westerns, comme I shot Jessie James, qui sont plutôt des films noirs, pour dire que les frontières ne sont pas complètement étanches. On peut considérer ces deux genres comme les deux genres majeurs du cinéma américain, sa création exclusive, qui, quelque part, imbriqués l'un dans l'autre comme le yin et le yang, forment une sorte de mystique cinématographique. Il y a le dedans, le dehors, le dedans qui est dehors, le dehors qui est dedans... Ce sont peut-être les films qui m'ont le plus impressionné dans l'enfance, quand ils passaient à la télé, pour ceux que j'ai vus dans l'enfance. Parce qu'ils étaient très codifiés, j'étais aussitôt plongé dedans comme dans des rêves, et ça n'a pas changé. Il y avait les grands espaces, la mythologie du Far West, il y avait les espaces confinés, enfumés, les murs du film noir... Le passé mythique, le présent brutal... Tout cela s'est imprimé en moi, cette vision du monde dichotomique pour ne pas dire bipolaire... Soit c'est un western, soit c'est un film noir, ou bien alors c'est un western déguisé en film noir, ou bien l'inverse... C'est comme avoir un appartement en ville et une maison à la campagne et, entre les deux, il y a encore autre chose, un autre espace... Dans tous les cas ou presque, la nature humaine est violente, criminelle. La violence est même le moteur de tout. C'est ce qui est beau, dans le cinéma américain, cette brutalité essentielle, originelle et toute la finesse pour l'immortaliser. Les plus belles réussites, dans ces genres, situées en gros dans les années 40 et 50, sont des sortes de rêves éveillés et le spectateur, moi, un gamin les yeux écarquillés qui croit en tout ça absolument, naïvement, d'un cœur pur, comme il croirait en Dieu s'il n'était pas mécréant. Quelque part, donc, ces films ultra violents, dominés par des pulsions criminelles et sexuelles, sont avant tout des films pour enfants.
dimanche 9 octobre 2011
Vous étiez sublime, dans la fille dans la vitrine, de Luciano Emmer, la grâce absolue, à la fin j'étais en larmes, tellement vous étiez belle, je lui ai dit, les yeux dans les yeux, en guise de préambule. Elle était assise, les jambes croisées, très distinguée et très simple à la fois, dans un canapé dans le hall, un peu en avance, attendant la séance de casque d'or qu'elle devait présenter. Moi aussi, j'étais un peu en avance pour la séance car je devais la lancer et je l'ai vue et je l'ai reconnue et j'ai ressenti alors le besoin d'aller lui dire que je l'avais trouvée sublime et que je m'en souviendrais toute ma vie, une sorte même de pulsion alors que normalement je m'en fous, des acteurs, des gens connus, ils ne me font même aucun effet, ne m'impressionnent pas le moindrement. Personne ou presque ne l'avait remarquée et du coup il n'y avait pas foule, c'est aussi pour ça que j'y suis allé, je me suis assis sur l'accoudoir du canapé, je lui ai dit... Elle m'a regardée, alors et j'ai entendu sa voix, cette voix... Un de mes plus grands souvenirs, m'a-t-elle dit, émue... Elle m'a appris ensuite la mort récente de Luciano, avec qui elle était restée très proche, jusqu'à la fin, elle en avait les yeux tout brillants... Et puis il y avait Lino... Ah Lino... J'en avais oublié Lino, lui ai-je dit, tellement il n'y avait que vous... Quelle belle voix, Marina Vlady... 51 ans après la fille dans la vitrine, elle avait toujours la même voix et elle croisait les jambes pareil... Pendant qu'on discutait, je regardais parfois ses mains, parce qu'elle semblait souffrir un peu de ses mains, un peu d'arthrose peut-être il m'a semblé, elle avait un pouce légèrement déformé et ses poignets étaient un peu enflés... J'étais ému... La fille dans la vitrine, c'était elle, quand même, sublime... Ensuite elle s'est rendue dans la grande salle que j'ai allumée pour elle, avec soin, j'ai géré tout avec douceur et même avec amour, elle a fait son petit discours sur casque d'or, très court car elle avait un train à prendre... Quand elle est sortie de la salle, j'ai attendu un peu avant d'éteindre les poursuites, n'ai pas embrayé brutalement sur le film comme c'est souvent l'usage, ai éteint tout doucement la salle, les poursuites, puis l'écran, puis le reste, ai envoyé ensuite le film...
mercredi 21 septembre 2011
Mahanagar (la grande ville). Une épure, tout juste sublime. Splendeur du cinéma de Satyajit Ray. Cinéma de l'émotion, sans effets parasites. Dès qu'apparaît Madhabi Mukherjee (qui était aussi Charulata), je suis au bord des larmes, au bord même d'un genre d'orgasme lacrymal, contenu. Ce n'est pourtant pas un mélodrame. Comme chez Bergman, les actrices, chez Satyajit Ray, sont sublimes. Ça fait tellement du bien, de voir ou revoir un film de Satyajit Ray. Ça nettoie de tout ce qui nous a pollués, en terme de cinéma au moins. Tous ces effets qui nous ont assaillis, salis, qui ont taché nos visions et peut-être nos âmes et tout cela pour rien, l'effet pour l'effet. Dans Mahanagar, les seuls et très rares effets, cinématographiquement parlant, sont invisibles, à moins de les chercher, ici un très léger faux-raccord, là une très subtile contre-plongée... On réapprend la distance, aussi. La distance n'empêche pas l'émotion. Ni la violence. Ni la passion. Ni quoi que ce soit. C'est même la clé, la distance. Le mawaï, on dit, dans les arts martiaux japonais. (On casse le mawaï pour tuer, au sabre, ce n'est pas rien...) Le problème du cinéma actuel, c'est que peu de cinéastes ont cette conscience du mawaï, de la distance. Ils tuent alors l'émotion en croyant l'avoir suscitée, même si ce que je dis là est sans doute déjà trop flatteur pour la plupart d'entre eux, qui ne se soucient évidemment pas de susciter de l'émotion, mais juste de produire des effets. Des effets pourquoi? Juste pour des effets. Une sorte de nihilisme bariolé et virevoltant, une excitation scopique, c'est tout... Comme elle est belle, Madhabi Mukherjee, simplement belle. Le moindre de ses sourires me met au bord d'une sorte d'orgasme, je disais, lacrymal, retenu. Bergman dévorait ses actrices dans des gros plans finalement très sexuels, pornographiques j'ai pu même dire à une époque. Ray les contemple, à distance. Il sait se rapprocher aussi. Que ce soit chez l'un ou chez l'autre, elle donne tout, l'actrice, s'abandonne totalement, sans effets, nue, elle est tout, une source vive d'émotion pure, de désir absolu. La caméra de Bergman s'approche, comme un papillon de nuit attiré par l'ampoule et vient buter contre une sorte de mur invisible, une limite. Celle de Ray reste souvent à distance. Les deux ont une conscience aiguë du mawaï... Pour les deux, les visages sont des paysages... Bergman voulait pénétrer ce paysage... Il bandait fort, Bergman, en permanence... Ray le contemplait, à distance, le paysage, de ses grands yeux sombres de Bengali... Et l'histoire?... Mais on n'en a rien à foutre de l'histoire, ce n'est pas le plus important l'histoire, même si elle est drôlement bien, cette histoire... L'histoire, finalement, c'est toujours la même histoire et on a évidemment un grand... grand plaisir à l'entendre de nouveau, à la voir de nouveau s'animer sous nos yeux, pleine de joies et de peines... C'est l'émotion, la grâce, qui comptent, et puis le style évidemment... la petite musique, disait Céline... et cette petite musique on ne sait jamais d'où elle vient... Ce n'est pas une juxtaposition d'effets, pas une grammaire précise qu'on apprendrait à l'école ou en copiant ceux qui en seraient dotés... On ne parle pas ici d'effets de style... mais de style... On ne sait pas trop ce que c'est... On sait juste que c'est rare... Soudain, ça se met à vivre, à vibrer, ça nous emplit alors entièrement, on ne sait pas trop pourquoi, ni comment... Il n'y a pas de méthode, pas de recette, sinon tout le monde aurait du style et on ne distinguerait donc plus le style du simple effet de style, le sublime du vulgaire...
dimanche 11 septembre 2011

vendredi 9 septembre 2011
1964. A distant trumpet. Le dernier western et même le dernier film de Raoul Walsh. Lui, il s'appelle Hazard. Elle, elle s'appelle Kitty. Hasard et Minou, si on veut. Hasard et Minou sont sur un cheval, donc. Noir, le cheval. Il a pourtant dans ses affaires la photo d'une belle blonde, la fille d'un général, très distinguée. D'ailleurs, elle aimerait bien lui mettre le grappin dessus, la blonde, elle vient même le retrouver, pour l'épouser, le plus vite possible, tellement elle a peur qu'il lui échappe, le Hasard. Elle le voit déjà général, comme papa, fringant, avec des médailles qui brillent et tout, dans des soirées de gala... Sauf que maintenant, il y a Minou. Elle est mariée, Minou, mais le hasard fait bien les choses, car son mari, cavalier lui aussi, se fait bientôt occire par les Chiricahuas. (C'est quand même bien bizarre : avant qu'il ne débarque, Hasard, au Fort de la Délivrance, ou de l'Accouchement si on préfère, ou plus épistolairement de la Livraison, ils n'avaient jamais vu la plume d'un Indien... Elle s'ennuyait alors tellement, Minou, même si elle était mariée alors avec un très gentil garçon...) Désormais, c'est donc la Veuve Minou. Elle est toute simple, pas du tout guindée comme la blonde. Elle fait drôlement envie, Minou, une bien jolie veuve, la Veuve Minou... Ah... vous avez entendu?... Là-bas, au loin... Une trompette?... C'est le signal... Mais de quoi?... Du réveil?... De la charge?... De la... retraite?... 13 ans après distant drums, Walsh tire sa révérence avec a distant trumpet... 23 ans après they died with their boots on, où Errol Flynn campait un Custer tellement élégant, glorieux, l'histoire est bien différente... Les Apaches ne sont pas sans noblesse... Les blancs ne sont pas sans reproche... Mais ce qui intéresse vraiment Walsh, ce n'est pas tant ce qui intéressait John Ford dans son dernier western, Cheyenne autumn, d'ailleurs sorti la même année, 1964, une année donc cruciale, pour le western, et même testamentaire... et la trompette, au loin, c'est peut-être alors celle de l'Adieu... (On a du mal à se dire qu'un film aussi dynamique, rythmique, vigoureux, est un dernier film.) Ce qui l'intéresse vraiment, Walsh, c'est Hasard et Minou sur un cheval, noir... le cheval... C'est même plutôt Minou, qui l'intéresse vraiment, parce que Hasard il est un peu transparent, finalement... Non?... Hasard, il fait bien les choses, c'est ainsi, c'est son rôle, on ne lui en demande pas plus... Pas toujours, mais là oui, il fait très bien les choses... Il fait même tout très parfaitement... Mais on a bien vite oublié son visage... On se demande même s'il en avait vraiment un de visage... On n'a d'ailleurs pas vraiment envie de s'en souvenir, pas plus que de son nom... Alors que Minou, on n'est pas prêt de l'oublier... ça non...