vendredi 9 septembre 2011

1964. A distant trumpet. Le dernier western et même le dernier film de Raoul Walsh. Lui, il s'appelle Hazard. Elle, elle s'appelle Kitty. Hasard et Minou, si on veut. Hasard et Minou sont sur un cheval, donc. Noir, le cheval. Il a pourtant dans ses affaires la photo d'une belle blonde, la fille d'un général, très distinguée. D'ailleurs, elle aimerait bien lui mettre le grappin dessus, la blonde, elle vient même le retrouver, pour l'épouser, le plus vite possible, tellement elle a peur qu'il lui échappe, le Hasard. Elle le voit déjà général, comme papa, fringant, avec des médailles qui brillent et tout, dans des soirées de gala... Sauf que maintenant, il y a Minou. Elle est mariée, Minou, mais le hasard fait bien les choses, car son mari, cavalier lui aussi, se fait bientôt occire par les Chiricahuas. (C'est quand même bien bizarre : avant qu'il ne débarque, Hasard, au Fort de la Délivrance, ou de l'Accouchement si on préfère, ou plus épistolairement de la Livraison, ils n'avaient jamais vu la plume d'un Indien... Elle s'ennuyait alors tellement, Minou, même si elle était mariée alors avec un très gentil garçon...) Désormais, c'est donc la Veuve Minou. Elle est toute simple, pas du tout guindée comme la blonde. Elle fait drôlement envie, Minou, une bien jolie veuve, la Veuve Minou... Ah... vous avez entendu?... Là-bas, au loin... Une trompette?... C'est le signal... Mais de quoi?... Du réveil?... De la charge?... De la... retraite?... 13 ans après distant drums, Walsh tire sa révérence avec a distant trumpet... 23 ans après they died with their boots on, où Errol Flynn campait un Custer tellement élégant, glorieux, l'histoire est bien différente... Les Apaches ne sont pas sans noblesse... Les blancs ne sont pas sans reproche... Mais ce qui intéresse vraiment Walsh, ce n'est pas tant ce qui intéressait John Ford dans son dernier western, Cheyenne autumn, d'ailleurs sorti la même année, 1964, une année donc cruciale, pour le western, et même testamentaire... et la trompette, au loin, c'est peut-être alors celle de l'Adieu... (On a du mal à se dire qu'un film aussi dynamique, rythmique, vigoureux, est un dernier film.) Ce qui l'intéresse vraiment, Walsh, c'est Hasard et Minou sur un cheval, noir... le cheval... C'est même plutôt Minou, qui l'intéresse vraiment, parce que Hasard il est un peu transparent, finalement... Non?... Hasard, il fait bien les choses, c'est ainsi, c'est son rôle, on ne lui en demande pas plus... Pas toujours, mais là oui, il fait très bien les choses... Il fait même tout très parfaitement... Mais on a bien vite oublié son visage... On se demande même s'il en avait vraiment un de visage... On n'a d'ailleurs pas vraiment envie de s'en souvenir, pas plus que de son nom... Alors que Minou, on n'est pas prêt de l'oublier... ça non...

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