vendredi 17 décembre 2010

Elle est drôlement jolie, Constance Towers, dans les cavaliers, de John Ford. On est bien, dans ce western. On se promène. Ils se battent contre des réservistes éclopés. Un régiment d'enfants les met en fuite. Ils s'embourbent. Ils se font finalement rétamer par les confédérés. Mais on est bien. En somme, c'est une belle galère, cette chevauchée. Mais comme elle est jolie, Constance Towers, de plus en plus jolie, semant ses oripeaux le long du chemin... Alors ça change tout, ce n'est plus une déroute ordinaire... Et John Wayne n'est jamais aussi bien que quand il est fatigué, blessé... Il le porte sur sa figure... Ce n'est pas une balle dans la jambe qui va changer quelque chose... La balle, on la retire, ça fait mal sur le coup, un petit bobo de rien du tout... C'est son cœur, qui est blessé... Il se traîne, depuis toutes ces années... Aura-t-il une autre chance?... Le vieil animal a tendance à vouloir lécher ses blessures tout seul dans son coin... Mais certaines blessures ne guérissent pas comme ça... A la fin, il s'en va, à bride abattue, faisant sauter le pont derrière lui, pour retarder les poursuivants, mais alors on se dit qu'il la laisse derrière lui, aussi, qu'il coupe les ponts... avec elle?... Alors qu'il vient juste de la serrer dans ses bras pour la première fois?... Ou alors avec son passé... On ne sait pas trop... Ça se termine là... On est partagé entre un certain optimisme et une profonde tristesse...

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