vendredi 20 août 2010


Pas loin de 15 ans que je le cherchais, dans les bouquineries, un peu partout, l'Obsession. (Je connaissais quelqu'un qui l'avait dans sa bibliothèque mais il n'a jamais voulu me le prêter, ni même seulement me le faire voir, tellement il y tenait...) Il y a quelques années, j'ai renoncé, je n'y ai plus pensé comme autrefois. Hier, j'ai appris qu'il avait été réédité. J'ai passé l'après-midi à écumer les librairies de Lyon. A la dernière, je l'ai trouvé, au fond d'un carton, sous une table, il n'y en avait qu'un exemplaire. Ils s'y sont mis à deux libraires pour le trouver. Mon cœur battait très fort. J'étais très ému. J'espère que c'est la même traduction que dans l'extrait que j'avais lu... Je ne sais pas si je vais oser l'ouvrir tout de suite. Ce serait un peu gâcher le plaisir, je me dis, après toutes ces années d'attente, il faut laisser regonfler le désir, le feuilleter un peu peut-être, le renifler et puis le reposer, ne pas en tout cas se jeter dessus comme un morfale... Laisser infuser en moi cette sensation d'accomplissement...

jeudi 19 août 2010

Très beau lancer de chat, dans crime in the streets, de Don Siegel. (Peut-être était-ce le même chat que dans pick-up on south street?) John Cassavetes est bien mieux que James Dean dans rebels without cause, à mon goût, bien plus rebelle. On retrouve un peu les mêmes ingrédients que dans rebels without cause, Sal Mineo y tient d'ailleurs grosso modo le même rôle, mais tout est beaucoup moins clinquant, glamour et maniéré, plus étouffé, plus noir, oppressant, même si en fin de compte il ne se passe pas grand chose. C'est ce qui est bon, il ne se passe pas grand chose, à part ce beau lancer de chat évidemment. On est tout absorbé par la grâce un peu canaille et torturée de John Cassavetes, souvent un peu poseur et outrancier, moins que dans dirty dozen ou saddle the wind, plus que dans edge of the city. Il déchirait l'écran, le John... Quand il embrasse son frère, à la fin, on a peut-être les prémices du Cassavetes futur... Don Siegel filme parfois comme Fritz Lang... La rambarde du balcon ou la tête de lit sont des barreaux de prison... En tout cas, même si ça semble plus ancien alors que ça a été tourné un an après, ça a beaucoup mieux vieilli que la fureur de vivre.




l'origine du monde




(Dans les rêves, on y voit mieux sans lunettes : 1ère réflexion matinale.)

vendredi 13 août 2010



Je suis né 32 ans jour pour jour après la mort de Dillinger.
Et alors?
Et alors rien.
Dillinger est mort et je suis né, c'est tout.
On ne célèbre ni sa mort, ni ma naissance. 
Il avait une sacrée gueule, quand même, ce Dillinger.
L'œil à la fois mauvais et rieur.
Si on ne regarde que son œil droit, il est très farouche,
concentré comme pour vous tirer une balle en pleine tête.
Si on ne regarde que le gauche,
il est drôlement sympatique,
blagueur, ironique.