Je t'aime, je te tue. Paroxysme de duel in the sun. On croit longtemps que le fameux duel sera entre les deux frères, sortes d'Abel et Caïn, même si, dans cette histoire, c'est plutôt Caïn, qui a la faveur du Père, un père déboussolé, malade, paraplégique également dans son âme, que l'amour a rendu pleine d'aigreur et de haine... L'amour, c'est toujours le poison... Mais ce duel n'a lieu qu'à moitié. Le vrai duel, c'est entre elle et lui. Ils ne se tuent pas parce qu'ils s'aiment. Ils s'aiment parce qu'ils se sont tués. S'ils ne s'étaient pas tués, ils auraient sans doute continué de se chercher, se haïr, se mépriser, s'humilier... Ça a commencé dès qu'ils se sont vus... Deux bêtes sauvages, indomptables, tellement fières, blessées chacune à sa façon... Leur place n'est pas dans le monde... Ils seront toujours à la lisière... Ils en viennent à se tuer, croyant être animés par la haine... Leur amour n'a jamais su s'exprimer autrement... Il faudra qu'ils se tuent pour le réaliser... Elle rampe interminablement vers lui... Il a besoin de la voir, de la serrer dans ses bras, une dernière fois, mais en fait pour la première fois, la première vraie fois... Il n'y a que cet instant qui compte... Tout le reste est banni... Juste un instant, un baiser, une caresse... le premier baiser, la première caresse, même s'ils sont amants depuis toujours... Le dernier baiser, la dernière caresse... Elle rampe... Ça dure longtemps... Lui, il est trop amoché pour pouvoir la rejoindre... Il l'encourage... My love... Elle souffre... Il lui a toujours menti, mais cette fois elle le croit... C'est beau comme un calvaire... Il faut qu'elle y arrive... Même si ça ne dure qu'un instant?... L'instant, c'est l'éternité... Tout ce qui s'est passé avant, c'était un préambule... Tout sera lavé, dans l'instant, dans les larmes... Le bien, le mal, plus rien n'aura d'importance, tout sera unifié, Un... dans l'instant... sans regret, car il fallait en arriver là, à cet instant, quand les corps et les âmes, après avoir tellement lutté, se retrouvent enfin et se mêlent... sous le soleil... ou plutôt même dans le soleil...
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